- rêvasser
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• 1489; de rêver♦ Penser vaguement à des sujets imprécis, changeants, s'abandonner à une rêverie (cf. Être dans les nuages) . « Souvent aussi nous nous promenions seuls, car nous aimions tous deux à rêvasser » (Chateaubriand).Synonymes :- rêver- songerrêvasserv. intr. S'abandonner à de vagues rêveries.⇒RÊVASSER, verbe intrans.A. — Vieilli. Avoir des rêveries fréquentes et variées pendant un sommeil agité. Il ne se porte pas bien, il n'a fait que rêvasser toute la nuit (Ac.).B. — Laisser la pensée, l'imagination se perdre en des rêveries vagues, changeantes et souvent chimériques. Synon. rêver (v. ce mot I B). Rêvasser tout à son aise, au coin du feu, sur un livre. Moi je rêvassais déjà comme une bête (...) j'étais partie en l'air, ma parole! Dans les nuages (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1517). [Alba] est allée se promener toute seule et rêvasser dans la campagne (BOURGET, Cosmopolis, 1893, p. 472).— Rêvasser de qqc., à qqn. Pour moi, je rêvasse de cette vieille littérature, je tâche d'empoigner tout ça (FLAUB., Corresp., 1850, p. 186). Seul, au coin de mon feu (...) je rêvasse à la fille d'Hamilcar et aux paysages où vous vivez (FLAUB., Corresp., 1858, p. 245).— Rêvasser de + inf. Je rêvasse tour à tour d'aller habiter les plaines de l'Ouest, les dunes du Nord, les bois de pins du Midi (PROUST, Sodome, 1922, p. 723).— Rare, empl. trans. [Avec compl. d'obj. interne] Je rêvasse une pièce passionnée où le fantastique soit au bout (FLAUB., Corresp., 1862, p. 21).REM. Rêvassant, -ante, part. prés. en empl. adj. Qui rêvasse. Il ne cherchait pas dans la pêche (...) les joies discrètes et fortes qu'elle prodigue à ses fervents. Il ne lui demandait (...) qu'une occasion de solitude, de paresse rêvassante et jalouse (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 195).Prononc. et Orth.:[
], (il) rêvasse [-vas]. Ac. 1694, 1718: resvasser; dep. 1740: rê-. Étymol. et Hist. Fin XIVe s.-déb. XVe s. ravacer « divaguer » (Quinze Joyes de mariage, éd. J. Rychner, XII, p. 90, 12); 1489 revasser « méditer » (GAGUIN, Passetemps ds Anc. Poés. fr., éd. A. de Montaiglon, t. 7, p. 273); 1653 « être distrait » (SCARRON, Virgile travesti, VII ds LITTRÉ); 1669 « avoir de fréquentes et diverses rêveries pendant un sommeil inquiet » (WIDERHOLD Fr.-all.). Dér. de rêver; suff. -asser. Fréq. abs. littér.:234. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 117, b) 514; XXe s.: a) 515, b) 306. Bbg. FAÏK (S.). Rêve dans la lang. litt. contemp. Gembloux, 1974.
rêvasser [ʀɛvase] v. intr.ÉTYM. 1489, revasser; ravacer « divaguer, délirer », mil. XVe, aussi au XVIIe, et encore chez Sand. → Battre (cit. 22, la campagne); de rêver, et suff. -asser.❖♦ Penser vaguement à des sujets imprécis, changeants, s'abandonner à une rêverie (3.). ⇒ Bayer (aux corneilles), béer (→ Laisser errer sa pensée, être dans les nuages). || Passer ses journées à rêvasser. || Adolescent qui rêvasse. || Il ne dormait pas beaucoup et rêvassait sans cesse (→ Oublier, cit. 16).0 Souvent aussi nous nous promenions seuls, car nous aimions tous deux à rêvasser.Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 81.❖DÉR. Rêvasserie, rêvasseur, rêvassier.
Encyclopédie Universelle. 2012.